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jeudi 22 juin 2017

Saint John Fisher : on le fête aujourd'hui et on ferait bien de l'imiter


Rédigé par Stéphen Vallet
Saint John Fisher : on le fête aujourd'hui et on ferait bien de l'imiter
Ce 22 juin, le calendrier liturgique de la forme ordinaire du rite romain nous invite à célébrer un saint trop méconnu en France : John Fisher. Un saint très actuel dont on pourrait s'inspirer. Notamment les clercs.
Méconnu en France, il est, en revanche, depuis longtemps un véritable modèle pour les catholiques anglais qui depuis l’imposition par la force de la réforme anglicane, par Henri VIII et Élisabeth Ière, ont puisé dans son exemple la force de vivre de leur foi et d’être des parias dans leur propre pays. Du XVIe au XIXe siècle, être catholique en Angleterre était un délit. Ce n’est qu’en 1829 que fut voté l’acte d’émancipation permettant aux catholiques anglais de vivre à visage découvert. En 1850, la hiérarchie catholique fut rétablie par le Saint-Siège dans le pays, non sans prendre des précautions pour ne pas attiser les cendres d’une haine ancestrale. Comme l’expliquait un haut fonctionnaire britannique à l’occasion de la venue de Benoît XVI dans le pays en 2010 : « Être opposant à Rome fait partie de notre code génétique ». C’est pourquoi il était interdit jusqu’en 2005 à l’ambassadeur britannique auprès du Saint-Siège d’être un catholique. Il est toujours impossible à un catholique d’accéder au trône.

Et John Fisher ?

Né vers 1469 dans le Yorkshire, John Fisher fut ordonné prêtre en 1491, avec une dispense du Saint-Siège, en raison de son jeune âge. Docteur en théologie en 1501, il est élu dix jours plus tard vice-chancelier de l’Université de Cambridge. En 1504, il devient à la fois chancelier de cette université et évêque de Richester. En 1534, bien que malade, Fisher doit se rendre à Londres pour prêter le serment de fidélité au roi. Bien qu’il obtempère, il refuse de reconnaître Henry VIII comme chef suprême de l’Église d’Angleterre. Arrêté, il est emprisonné à la Tour de Londres. Le 20 mai 1535, le pape Paul III l’élève au rang de cardinal. Le 17 juin 1535, John Fisher est condamné à mort pour trahison et exécuté le 22 juin suivant. Il a la tête tranchée, son corps dénudé est exposé au public et sa tête, fixée au bout d’une pique, également. John Fisher fut le seul évêque à refuser de reconnaître Henry VIII comme chef suprême de l’Église en Angleterre, position que celui-ci s’était attribuée en raison du refus par le pape de reconnaître ses divorces et remariages.
Béatifié comme martyr de la foi par Léon XIII en 1886, John Fisher est canonisé par Pie XI en 1935. Il est célébré en même temps que Thomas More, laïc mort pour les mêmes raisons.

Que nous apprennent saint John Fisher et saint Thomas More ?

Ces deux saints pour l’éternité nous enseignent la fidélité jusqu’au bout à la doctrine de l’Église et notamment à l’indissolubilité du mariage chrétien. Bien qu’ils eussent tous reçu le même enseignement, qu’ils eussent tous reçu les mêmes sacrements et qu’ils eussent tous juré la même fidélité, saint John Fisher fut le seul évêque anglais à rester fidèle à l’intégralité de la doctrine catholique et au Pontife romain. Seul jusqu’au bout !

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