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jeudi 22 juin 2017

L’attaque des Champs-Élysées pose la question de l’utilisation des fichiers de police


Va-t-on vers une banalisation des attaques à la voiture bélier en Europe ? C’est ce que l’on pourrait croire après les deux attaques qui viennent de toucher Paris et Londres. Dans le premier cas, dimanche soir, un Britannique de 47 ans, Darren Osborne, a foncé délibérément avec une camionnette sur des fidèles qui sortaient de la mosquée de Finsbury Park à Londres. Cet acte, qui visait des musulmans, a été qualifié d’attentat terroriste par le gouvernement de Theresa May, et a fait onze victimes dont un mort.

Quelques heures plus tard, sur les Champs-Élysées, un individu de 31 ans, Adam Dzaziri, a volontairement percuté, sans faire de victime, un véhicule de la gendarmerie avec une voiture qui contenait une bonbonne de gaz et des armes. Connu pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale, l’intéressé est décédé des suites de son agression. 

Deux attentats, un mode opératoire identique, mais des motivations fondamentalement différentes.
En Grande-Bretagne, l’agresseur, qui a survécu à son acte criminel, a clairement déclaré lors de son interpellation son intention de tuer des musulmans. Cette agression islamophobe s’inscrit dans un contexte qui, faisant suite aux nombreuses attaques menées par les djihadistes de Daech sur le territoire anglais au cours de ces derniers mois, pousse des individus comme Darren Osborne à réagir en utilisant les mêmes moyens que les islamistes. Au Royaume-uni, le nombre d’agressions et d’actes islamophobes a ainsi quintuplé au cours des dernières années. De tels agissements, même s’ils sont prévisibles compte tenu des fortes tensions qui finissent par régner entre les communautés, ne sont pas sans présenter un grave danger de surenchère terroriste. Loin de régler le problème, ils sont de nature à radicaliser des pans entiers de la population et risquent d’entraîner nos démocraties dans un cycle de violences qui deviendra rapidement incontrôlable.

Le cas de la célèbre avenue parisienne est, quant à lui, différent.

Olivier Damien 

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